Rodez. Sortir les victimes de leur isolement
Cette journée a permis de mettre en exergue une expérience innovante de mise en relation des victimes de violences et des auteurs de violences similaires. En s’appuyant sur ses compétences de médiateurs, Paul M’Banzoulou a permis aux participants de développer la reconnaissance mutuelle afin de que les victimes ne voient plus les auteurs comme des monstres et que les auteurs prennent conscience du ressenti des victimes.
Cette expérience pourrait être déclinée pour des violences moins importantes afin de mettre en relation une victime avec l’auteur de la violence subie, la catharsis ne serait que plus importante.
La médiation professionnelle par son impact sur la qualité relationnelle est à même de mettre en place ce protocole de reconnaissance mutuelle et de résolution des conflits, entre la victime et l’auteur mais aussi le conflit en soi : il est facile de voir en l’auteur des faits seulement le monstre, mais au fond de soit on sait bien que c’est avant tout un humain, mais il est plus facile d’oublier cette humanité chez les auteurs pour ne voir que leur acte.
L’auteur de violence préfère certainement voir en la victime simplement un objet plutôt qu’un être humain, mais au fond de lui, le conflit gronde entre ces deux approches et réconcilier l’humain est une des prérogatives des médiateurs professionnels.
PUBLIÉ LE 30/03/2012 09:38 | LA DÉPÊCHE DU MIDI
Rodez. Sortir les victimes de leur isolement
Prévention de la délinquance
70 acteurs locaux, confrontés au quotidien aux divers problèmes de violence, ont assisté à cette journée./Photo DDM J.-L.P
Hier, à l’amphithéâtre de l’École de musique, le Conseil intercommunal de Sécurité et de Prévention de la délinquance (CISPD) de la communauté d’agglomération du grand Rodez organisait une journée qui avait pour thème : « Quelle place pour la victime ? ».
Élus, éducateurs, travailleurs sociaux, associations, institutions, intervenants : ils étaient 70, majoritairement du grand Rodez, à avoir répondu à l’invitation.
Pour Guy Drillin, élu communautaire, cette journée est l’occasion : « d’analyser les diverses situations des victimes et de rechercher une réponse sociale. Cette journée est également précieuse au niveau des échanges qui s’établissent entre les élus, les acteurs sociaux, les associations et les experts ».
Hier l’accent a été mis sur la solitude des victimes qui, bien souvent, trop souvent, n’osent pas évoquer leurs problèmes, surtout s’ils sont d’ordre conjugaux ou sexuels. À ce sujet Gilbert Gladin, autre élu communautaire précise : « l’Aveyron, département rural, compte beaucoup de victimes d’agressions et violences sexuelles. 60 % des détenus de la maison d’arrêt de Rodez y sont incarcérés pour ces faits. »
Tour à tour les intervenants, qu’ils soient professionnels de la justice, représentants d’associations comme l’INAVEM (aide aux victimes et médiation) ou spécialistes universitaires et pénitentiaires, ont été d’accord pour dire qu’il été nécessaire de déculpabiliser les victimes et de les sortir de leur isolement. Pour cela Paul Mbanzoulou, responsable du département de la recherche de l’École Nationale d’Administration Pénitentiaire, s’appuie sur une nouvelle modalité qui est de : « réunir les auteurs et les victimes pour permettre à ces dernières d’obtenir des réponses des agresseurs. »
Après de riches échanges il revenait à Caroline Bascoul, Substitut du Procureur au tribunal de Rodez de faire la synthèse de la journée.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/30/1318916-cassagnes-begonhes-sortir-les-victimes-de-leur-isolement.html
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