Parti pris du médiateur professionnel face au genre

Parti pris du médiateur professionnel face au genre

Le genre tente de lutter contre la dichotomie genrée.

Voilà ce que je me suis dit en sortant de cette conférence sur le genre.

La première intervenante avait apporté des éléments historiques et sociologiques intéressants.

Néanmoins, la confrontation perpétuelle de généralisations dichotomisantes n’a pour seul effet que la non reconnaissance de la personne voir sa négation.
L individualisation tant décriée, permet de distancier son rapport à l’être, la personne étant par nature unique il est vain de la ranger dans une case qui ne peut que la représenter partiellement. L’individualisation, si n est pas l’égoïsme, permet de ne pas opposer des groupes et de mettre au même niveau une multitude de personnes.

AUTANT DE GENRES QUE DE PERSONNES

La conférence avait pour objet de démystifier l’opposition genrée femme/homme en mettant en exergue 5 sexes et donc 5 genres différents :
_ masculin
_féminin
_hermaphrodites
_ intersexes

Oui il y a seulement 4 catégories, j’en conclue que les hermaphrodites ou les intersexes présentent un sexe pré-dominant (mes compétences ne me permettent pas de dire ce qui est, de plus ça n’a pas d’importance)…

Cette vision a pour avantage de démultiplier les fronts et donc de diminuer la cristallisation. Néanmoins, il ne faut pas oublier que le regroupement de personnes, aussi différentes entre elles que les groupent entre eux,  vise à nier l’existence individuelle.

La non reconnaissance individuelle est un des éléments du conflit mettant l’individu dans une situation d’inconfort, de défiance voire de méfiance qui n’est ni plus ni moins que le continuum relationnel menant au conflit.

Laissons tomber le genre, allons à la rencontre des personnes.

La réponse que j’avance n’est qu’un élément de réflexion et ne saurai remplacer une réflexion plus large et plus précise.

Partons du principe que les groupes sont fondés pour représenter les individus. Un groupe genré a donc pour objet de représenter un genre. Vérifions cette donnée.

Prenons le genre masculin (pour lequel je ne suis pas plus spécialiste que par rapport aux autres groupes mais je sais ce que je suis (en principe)).

Dans le groupe du genre masculin y a t’il une donnée transversale qui permette de valider l’intérêt du groupe dans sa fonction de représentation de chacun.

Le sexe ? Si l’on parle morphologie, mis à part la forme globale générale de l’organe oui, mais le genre masculin est il définit par l’anatomie, peut être mais ça ne définit pas chacun mais un groupe hétéroclite de personnes toutes aussi différentes entre elles par qu’avec un autre groupe.

Etre homme ne prédéfinit pas la fonction, le rôle, la façon d’être, la façon de se vêtir, la façon d’interagir avec les autres, la place dans la société, la couleur de peau, les handicaps, les capacités intellectuelles… Sauf à vouloir s’appuyer sur des notions naturalistes et essentialistes.

Prenons un sujet un peu polémique et d’actualité : le port de la jupe.

La jupe est elle un accessoire vestimentaire masculin ou féminin. Un écossais vous direz que la question n’a pas de raison d’être, les kilts sont aussi bien portés par femmes que par des hommes sans que ça ne remette en cause ce qu’ils sont.

Alors quoi, qu’est ce qui fait que les réactions épidermiques quant aux positions sur le genre sont aussi violentes.

Qui dit réaction épidermique dit cerveau reptilien voire lymbique, ce qui signifie que la réponse est donnée sans que l’information ne passe par le néocortex, qui s’occupe de la rationnalisation et de la distanciation aux éléments qui lui sont proposés.

A la lumière de ces éléments nous pouvons en déduire que les réponses apportées ne sont pas le fruit d’un raisonnement mais d’une réaction à une situation inconnue voire un peu destabilisante.

Alors quoi, comment faire en sorte que les personnes passent au delà de cette réaction aux événements pour aller vers une rationnalisation des faits.

C’est le frein au changement qui est en oeuvre, c’est un mécanisme de défense vis à vis d’une situation vécue comme dangereuse, destabilisante, inconfortable, inattendue.

La reconnaissance de ce qui est vécu par chacun est importante pour pouvoir passer au delà, tout comme nous avons besoin de reconnaissance quand il s’agit de passer au tableau à l’école primaire et non d’une contrainte, il est quoi qu’il en soit bénéfique d’accueillir la parole de chacun, aussi violente soit-elle, comme étant légitime en ce qu’elle permet de signifier l’expression du vécu individuel vis à vis de la situation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.