Le conflit, c’est menthe hic !
Retour aux sources.
Le mot conflit (étymologie wiktionary) détermine un combat violent. En partant de là, comment dire que le conflit est bénéfique, est ce a dire qu’un conflit armé est une bonne chose ? La guerre permet elle de mieux vivre ensemble ?
Oui. Et non.
Mieux vivre ensemble oui mais en adversité, le conflit n’est pas résolu mais soit une des parties se soumet, soit elle est morte, soit elle part. Pour mieux vivre ensemble dans un monde en conflit, il faut prendre en compte la guerre, la quête de pouvoir, la non reconnaissance individuelle.
Si le conflit est preuve d’émotions entre les parties, il est avant tout la preuve d’incapacité à dire et à faire entendre ce qui compte pour soi que l’autre ne comprend pas. Le conflit est donc la preuve d’une détérioration de la relation amenant les personnes à détruire la relation.
Le fait de dire « cultivons des conflits et apprenons à les résoudre » est un non sens. Ça revient à dire cultivons la guerre et apprenons à la résoudre.
Cette notion de cultiver les conflits est largement utilisé par le courant confessionnel de la médiation, où la pénitence, la culpabilité et le pardon. La deuxième partie de la phrase est, elle, plus intéressante, apprendre à résoudre les conflits. Résoudre un conflit est un travail qui demande des compétences particulières, qui s’apprennent il est vrai et qui permettent de prévenir un certain nombre de conflit. Oui, mais.
Nous l’avons vu, un conflit est un trop plein d’émotion empêchant de comprendre et d’être compris.
La dynamique conflictuelle en elle même supprime toute capacité à imaginer autre chose.
Le conflit c’est l’affirmation d’une solution pour un groupe, considérée la plus appropriée. L’affirmation portée comme un étendard fait entrer en conflit si celle ci n’est pas comprise. Cette solution sensée être la meilleure et non acceptée fait passer de la confiance à la défiance et, les surenchères relationnelles aidant, à la méfiance et au conflit.
Demandez à votre comptable, gérer un conflit, c’est à minima le maintenir en état.
Résoudre un conflit, c’est un métier.
Apprendre à prévenir les conflits, c’est accepter de changer de paradigme culturel.
Accepter le changement, c’est déjà en comprendre l’intérêt, c’est donc avoir une ouverture suffisante sur le futur en passant au delà des leurs et craintes qu’il génère à cause d’a priori et de son vécu.
Non, le conflit n’est pas un bienfait, c’est l’expression d’une culture théologique du monde et des personnes.
Un monde sans conflit n’est pas un monde sans polémique, sans confrontation, sans argumentation ni argumentaire. Dans nombres de sociétés ces confrontations de point de vue se déroulent dans une atmosphère d’accueil de la parole et de non jugement, faire l’éloge des conflits, c’est nier l’intérêt de ce mode relationnel qui fait l’honneur de bons nombres de penseurs.