Et si médiation rimait avec éducation.

Et si médiation rimait avec éducation.

Le conflit Israélo-palestinien dure, s’endurcit et se détend en fonction des évènements.

Nouvelle étape dans ce conflit, la modification d’un manuel d’histoire à destination des lycéens français par l’éditeur du livre suite aux demandes du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Les faits auraient été interprétés dans la version originelle du manuel concernant la création de l’Etat d’Israël et plus particulièrement les conséquences sur la population palestinienne.

Pour un médiateur professionnel, deux des trois éléments d’un conflit sont présents : l’interprétation (des faits par l’éditeur) et la contrainte (du CRIF) on peut y ajouter le prêt d’intention, en effet, l’interprétation des faits (utilisation du terme Nakba pour présenter l’expulsion des palestiniens du territoire donné aux israéliens) est vécue comme une volonté consciente de présenter l’histoire sous un certain point de vue (en l’occurrence de présenter cet épisode de l’histoire comme une abomination).

Les deux protagonistes sont pourtant légitimes dans leur vision respective de cet évènement, pour les Israéliens c’est l’évènement fondateur de leur état, pour les palestiniens c’est une négation de leur droit au sol.

L’enseignant comme le médiateur se doit de s’appuyer sur des faits vérifiés et vérifiables pour créer ou recréer les conditions nécessaires à un dialogue apaisé et constructif, le médiateur, l’enseignant et le philosophe ont en commun la recherche de la vérité objective.

Dans ce cas précis le terme de Nakba cristallisait le conflit, l’éditeur sous la pression du CRIF a promis une modification du texte lors de l’impression. Le conflit disparait, il a été géré,  mais est ce que chaque partie est prête à entendre la façon dont l’autre partie a vécu cet période de leur histoire commune, à aucun moment on ne parle d’altérocentrage (technique des médiateurs professionnels visant à rendre audible à l’autre partie les faits, leurs conséquences et le ressenti de ces faits) qui auraient permis une résolution du conflit et non une gestion du conflit.

Pour aller plus loin :

Des difficultés d’enseigner le conflit israélo-arabe en France RUE89

La Nakba effacée d’un manuel scolaire français Le Monde Diplomatique

 

 

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