Commémoration ou glorification.

Commémoration ou glorification.

Une commémoration est elle une glorification ?

Les commémorations de la grande guerre, de la mort de Jean Jaurès, de ces millions de soldats et de civils se multiplient pour ce centenaire du début de cette guerre en 1914.

Faut il pour autant glorifier ce moment de l’histoire ?

Glorifier c’est porter aux nues une personne, un acte, une situation.
Faut il alors glorifier les poilus.

Pour le dire autrement, y a t’il lieu à glorifier des personnes que l’on envoie à la mort, des personnes qui ont fait le sacrifice de leur vie.
Pour le dire de manière différente, la mort de civils et de soldats est elle acceptable. Le jeu en vaut il la chandelle ?

Prenons ce à quoi nous assistons aujourd’hui.

La guerre israélo palestinienne.

Les soldats et les civils meurent. Des sacrifices humains dressés à l’hôtel d’un sentiment de sécurité qui par nature est relatif.

Alors des personnes visitant les musées ou expositions sur la grande guerre expriment toute leur ferveur vis à vis de cette chair à canon qu’ont constitué les soldats, des hommes en majorité, des fils, des frères, des pères, et des femmes aussi, des filles, des sœurs, des mères, des soldats et des civils.

Doit on glorifier une situation qui a amené la mort de millions de personnes au profit d’un enjeu de pouvoir, au profit de l’idéologie.

Je n’en doute pas une seconde, il y a d’autres solutions que la mort, la guerre, l’idéologie securitatiste.
Je n’en doute pas, le choix a été fait par ceux qui étaient en position de le faire, avec les moyens qu’ils avaient à leur disposition. Le choix fait alors n’était je le pense ni bon ni mauvais, il est celui qui a mobilisé les plus persuasifs, ceux qui étaient persuadés que ce choix était le seul et le meilleur pour assurer la défense de leur intégrité.

Oui, mais…

Glorifier la guerre et le sacrifice des personnes, je ne m’y résoudrai pas.
Je commémore, non pas la mort, mais le souvenir que le choix du chaos à été fait, qu’il a été meurtrier, et que le sachant nous nous devons de ne pas le reproduire.

Je commémore en 2014 le fait que des personnes font leur choix en toute légitimité, persuadés qu’ils sont de faire le meilleur choix possible.
Je commémore en 2014 le choix de personnes fait avec les meilleures intentions pour assurer leur sauvegarde.
Je commémore en 2014 un choix qui semblait s’imposer mais qui a conduit à des millions de morts, un choix qui ne doit plus être possible.

Jamais je ne glorifierai un choix qui a amené des millions de morts la mort n’est pas un dommage collatéral, la mort, le meurtre, la guerre ne sont pas des options.

Ces commémorations de la grande guerre doivent nous rappeler les conséquences de ce choix.

La surenchère.

Parce que, oui, il ne peut y avoir de guerre sans surenchère.

Je vais vous raconter une histoire. L’histoire d’un singe qui finit par mourir de son choix.

Un singe, parti à la recherche de quelque nourriture, croise un arbre dont le tronc présentait une infractuosité nourricière. Ce trou dans l’arbre, qui ne laisse passer au mieux qu’une main ouverte à sa base recelait une noix de coco.

Cette noix de Coco est perçue comme un besoin vital par le singe qui enfourne sa main dans le trou sans hésiter et se saisit de la noix de coco.

S’emparant de cette noix de coco il retire aussitôt sa main, impatient de se sustanter.

Oui mais voilà, si le trou laisse entrer une main ouverte, il ne laisse pas passer un poing fermé sur une noix de coco.

La douleur engendrée par le choc contre le tronc surprend le singe, qui ne voit plus qu’une solution tirer plus fort pour pouvoir la sortir.

Plus fort, toujours plus fort. Encore plus fort.

La douleur, elle, plus forte, encore plus forte, toujours plus forte.

La surenchère est évidente, et pourtant la solution de confort serait au pire de lâcher prise, lâcher la noix de coco, et sortir la main ouverte en haut du trou, plus large.

Cette solution n’est plus à la portée du singe qui est entrée dans une dynamique conflictuelle.

Pourtant il est bien intentionné, il veut manger. Il est légitime de vouloir sortir cette noix de coco pour la manger. Ce qui est sur, c’est qu’il est maladroit. Maladroit et dans une dynamique d’adversité qui cristallise ses choix et l’empêchent d’imaginer autre chose. Tant et si bien qu’il s’épuise, et que voulant manger rapidement, il mourut de faim lentement.

Nous sommes tous ce singe qui ne veut pas laisser tomber, qui pense ne pas pouvoir faire autrement, qui est sur d’avoir fait le seul choix possible.

Jamais je ne glorifierai la guerre, aujourd’hui je commémore un choix qui a été fait sous contrainte, entraînant des contraintes. L’adversité est un choix, celui de la guerre.

« Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme une nuée dormante porte l’orage… »

Jean Jaurès

Le droit pour encadrer, la médiation pour exister.

Je manifeste mon droit à la médiation, et je commémorerai le jour où ce droit sera universel.

 

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