Une prime pour les femmes au foyer.

Le vrai du faux de cette nouvelle, une prime pour les femmes au foyer. (1)

Tout d’abord, cette sombre histoire est américaine, à remettre donc dans le contexte culturel américain. Les éléments confessionnels ont infusé dans tous les secteurs de la vie publique.

En 2014, 70% de la population est chrétienne, et plus précisément, 46% de la population est protestante. Le courant puritain ( pouvant être associé au Calvinisme qui connait un regain depuis 2009 aux USA) conservateur, a surement un point de vue très positif de cette approche.

Globalement, donner une prime à une femme qui accepte de rester à la maison est une discrimination, si un homme souhaite le faire, rien ne dit que la réciproque existe.

Deuxièmement : donner de l’argent à la personne avec laquelle on vit, c’est créer un lien de domination alors même que l’argent circule librement dans les couples.

Troisièmement : quid des couples homosexuels.

Quatrièmement : la crise économique et financière qui ne cesse de continuer a mis les foyers dans des conditions économiques qui rend impossible une telle réversion intrafamiliale, sauf pour des couples aux postes élevés et salaires en conséquence.

Cinquièmement : les politiques familiales aux USA et en France sont très différentes. Une prime de naissance est allouée aux familles les plus démunies (en dessous du plafond de sécurité sociale) et les congés parentaux d’éducation permettent à celui ou celle qui le veut de s’arrêter. A ce jour, 3 ans pour la mère et 6 mois pour le père, ces congés pourraient passer à 18 mois pour chacun des parents.

Finalement, pourquoi réinventer l’eau chaude alors que des processus existent en France, qui sont plus respectueux des individus, éloignant les risques de domination masculine financière (par le paiement d’une prime par l’homme), les risques de discrimination (si l’homme souhaite s’arrêter, et on sait que pour permettre aux hommes d’évoluer il faut libérer la femme et l’homme de contraintes culturelles intériorisées), les risques économiques pour les familles (un seul travailleur dans le couple est peu probable sauf pour des salaires importants).

Un non sens en France, où 35% de la population est sans religion et représente même 52% des 18-34 ans.

Les femmes au foyer, une solution qui ramène à la politique familiale développée par Vichy et post 2nde guerre mondiale pour repeupler la France mais aussi à l’extrême droite française qui y voit une réponse au chômage et à l’immigration.

Mesdames, messieurs, il est ici question de vision de la vie en société, quelle société voulez vous léguer à vos enfants, à quelle société souhaitez vous apporter votre pierre à l’édifice ?

Une société où hommes et femmes entretiennent des rapports de domination.

Une société qui préfère favoriser la natalité à l’heure où la population mondiale est un facteur de risque en terme de pollution et viabilité des ressources naturelles.

Une société qui préfère faire naitre en masse des enfants pur sang plutôt que d’accueillir ceux qui, ailleurs, sont laissés à leur sort funeste.

Une société fragmentée, féodale, confessionnelle, où la confrontation et le conflit sont les modes d’interactions privilégiés.

Ou une société des possibles, celle qui accueille l’autre comme une chance, comme un maillon de plus pour construire ensemble, où l’homme et la femme gardent leur spécificité mais sont des sujets de droits humains, où l’altérité et les accords amiables sont privilégiés pour construire ensemble.

J’ai fait mon choix, et vous, positionnez vous avant qu’on ne vous impose une société à l’image de ceux qui auront décidé.

(1) source http://news.radins.com/actualites/bientot-une-prime-les-femmes-au-foyer,13168.html